La déréalisation et la dépersonnalisation sont caractérisées par l’impression récurrente ou persistante que l’on est détaché de son propre corps, de son esprit. On perçoit la réalité comme à travers une vitre, ou comme s’il s’agissait de la vie de quelqu’un d’autre et que l’on n’était qu’observateur.
A la base, cette sensation est la plupart du temps déclenchée par un événement traumatique : afin que le stress du trauma soit vécu de manière moins intense, le cerveau feinte la personne en lui donnant l’impression que ce qu’elle vit n’est pas réel (déréalisation), ou que cela arrive à quelqu’un d’autre (dépersonnalisation) : on appelle cela des protections dissociatives car le patient se ‘dissocie’ pour ne pas vivre cet événement de plein fouet. Pendant un trauma, les victimes peuvent avoir l’impression de quitter leur corps et de voir la scène de l’extérieur, d’être collé au plafond, ou qu’ils sont dans une pièce de théâtre… Ces feintes du cerveau pour déjouer l’excès de stress , ces protections dissociatives protègent en effet le patient pendant le trauma, mais elles ont normalement pour vocation de disparaître après le trauma.
Or ce n’est pas toujours le cas, parfois le mécanisme persiste dans le temps jusqu’à devenir persistant. Il faut donc désensibiliser le trauma et montrer au cerveau que ce mécanisme, cette protection n’est plus nécessaire.
Parfois il n y a pas d’événement déclencheur, mais ces phénomènes sont déclenchés par un excès de stress dont la personne n’a même pas conscience. Dans ce cas, on travaille sur le terrain du patient afin de faire baisser son niveau de tension.